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le Fri 16 Jul 2010 à 03h 24
Fil initié par "Olivier-P"
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Administrateur



Titre : [ Tests 1D4 vs 7D vs 5D²] : Studios
Bonjour à tous,



Tests de piqués, et de tenue en haut iso, des 7D, 5D², 1D4, en studio.


Merci à ‘Créapolis le Havre’ pour son prêt du 1D4, et à Mr Commenchal (photographe pro) pour son prêt d’optiques.


Attention entre 300 et 400 mo chacun !
http://www.photos-graphie.com/imgs/1d4_st_.zip
http://www.photos-graphie.com/imgs/5D2_st_.zip
http://www.photos-graphie.com/imgs/7D_st_.zip


Voici le test en conditions studio des trois boîtiers pros, le 1d4, le 7D et le 5D2 également considérés en professionnels comme tous les boîtiers à 1 chiffre. Naturellement seuls les 1X sont les pros ‘haut de gamme’ pour Canon. Néanmoins la bataille s’annonce de haute volée, y compris pour ces « seconds couteaux ».

Les conditions sont toujours les mêmes, que j’énonce ici : lumières spots de 4000k branchés sur onduleur OnLine ( courant constant, supérieurs aux onduleurs non pros ), temps de pose identiques, boîtiers et optiques posées sur une table en place de trépied pour assurer zéros vibrations, et poids par dessus les dits engins pour maximiser encore la stabilité ( les miroirs ou obturateurs des 1D peuvent créer une légère vibration en pose courte, cad pour les très hauts iso ). Les points de focus sont relevés avec précisions, car même en mode Vue Directe (LV) que nous utilisons, il y a une orbe parfois non négligeable de quelques millimètres, ce qui nuit beaucoup plus qu’on ne pense. Résultats des courses, et malgré d’avoir fait tous les tests à f8, il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois. Ainsi, nous avons tout de même réussi à avoir une map précise, au moins pour le visage du personnage central.

Attention, le 5D² étant plus proche que ses congénères, sa pdc est inférieure, vous devrez donc considérer ce fait, par exemple le visage du personnage en cire, à droite, n’est pas dans la pdc du 21mp, alors qu’il l’est pour les deux autres apn. Il y a néanmoins suffisamment de point de focus conjoints, pour les trois, pour se faire des idées précises.

Par un choix personnel, nous avons pris les deux boîtiers semi-pro avec un cadrage identique, mais le 5D² en ‘léger retrait’ en cadrage plus large de 8% ( ainsi égalité avec le 7D), pour comparer un piqué relatif entre le 21mp et le 18mp. Cela faisait d’une pierre deux coups, car il a été question plusieurs fois dans des débats autres, que le 7D était largement moins piqué que le 21mp. A égalité de taille relative, on pourra ainsi se faire une idée, certes faussée mais intéressante des piqués réels. Dans ce cas de figure, le 21mp doit être au moins supérieur au 7D si l’assertion de manque de piqué de l’apsc est exacte. S’il y a égalité, l’assertion tombe et le 7D ne serait seulement inférieur … que de son rapport de définition un peu en deçà, donc trois fois rien. Si le 7D est supérieur en finesse, l’assertion s’écroule et le 5D² ne ferait que se remettre à égalité, si le cadrage devenait égalitaire. A voir donc.

Pour les tests de haut iso. Ici s’ouvre un débat à plusieurs composantes, qui enflamme souvent les analystes les plus pointus. Avec les hauts iso, la définition tombe irrémédiablement. Il y a deux solutions pour « vendre » et exploiter ces baisses de définitions. Soit nettoyer drastiquement à la base le raw, soit laisser plus de grain et garder un peu plus de piqué. La première opération est irréversible, la seconde l’est. Pour le grand public, et l’exploitation immédiate, la première solution paraît la plus facile. De plus cette solution donne un rapport signal/bruit favorable et fait gagner tous les tests chiffrés. La seconde solution est plus longue, elle n’est pas plus défavorable, mais elle oblige à un post traitement. Son intérêt est potentiellement de garder un piqué plus puissant, son désintérêt est de perdre les tests dans les publications brutes. Néanmoins elle permet la réversibilité, de nettoyer en second temps, et de s’aligner sur les résultats de la première solution. La marque Canon a choisi depuis toujours de prendre la seconde solution. Le nouveau 1D4 va-t-il suivre cette politique ? Les tests vont y répondre.

Un des – peut être - avantages de la première solution, éradiquer le bruit à la base (raw natif) en haut iso, même s’il est moins productif que de laisser le travail en post traitement, a néanmoins un avantage particulier. Celui ci est ponctuel : pouvoir atteindre les extrêmes iso. En effet il est presque impossible en post traitement, de pouvoir nettoyer les raw dans ces extrêmes iso. Là où c’était encore facile et vite productif dans les hauts iso, cela devient une gymnastique chronophage dans ces « extrêmes ». Pour autant, comme nous l’avons vu dans des 50000 et 100000 iso des Nikons D3s, on touche ici des domaines d’argument de vente (marketting). En d’autres termes, c’est de l’invendable, et du non publiable, du non imprimable. Pour le 1D4, qui est plus dense (16mp en Apsh) que son confrère D3s (12mp en ff) de Nikon, la blague va être encore plus caricaturale. C’est inévitable. Que cela soit pour n’importe lequel des appareils, on peut considérer cette regrettable politique du « plus » est un déni de photographie. De plus les photographes ne sont pas dupes. On étudiera bien entendu ces extrêmes iso dans le test, mais on verra bien évidemment qu’il faut vite les oublier.



Les tests :

Deux dématriceurs ont été utilisés. Le dématriceur maison Canon, DPP en version 3.8. Et un dématriceur indépendant, connu des professionnels, historiquement l’un des premiers indépendants et attaché à l’origine au travail des MF numériques, CaptureOne en version 5 pro.

Pour DPP, de 100 à 800 iso, les curseurs anti bruit ont été mis à zéro. De 1600 à 6400, l’anti bruit de luminance à +1, et de chrominance a été mis à +5, de 12800 à plus, l’anti bruit de luminance est passé à +2, et de chrominance à +15. L’accentuation est toujours à +3. Ne pas prendre les exifs, ils correspondent au boîtier, nous avons calé DPP autrement pour ces développements. Pour voir le piqué potentiel d’une accentuation forte, nous avons pris deux 100 iso, accentués à +7, toujours sans aucun anti bruit.

Pour CaptureOne. Nous avons ôté tous les anti bruits également, et mis une accentuation de 180 (native du logiciel, correspondant disons à un +4 de DPP), à 3200 l’accentuation est passé à 120, à 6400 et au dessus nous avons ôté toutes les accentuations ( !), mais laissé toujours les anti bruits à zéro. Ainsi, nous aurons pour ces hauts et extrêmes iso, la réalité « brute », avant toutes les misères que l’on peut leur infliger, pour faire croire qu’ils « piquent ».



Les fichiers :

Ils sont numérotés, dans l’ordre des montées en iso. Nous avons sauté les 200 et 800 iso, pour alléger les téléchargements déjà très lourds … Puis, pour C1, nous avons aussi montré le Priorité Hautes Lumières (PRHL). 1600 à 6400 pour les 7D et 5D², de 3200 à 12800 pour le 1D4. nb : Le 1D4 via Dpp seulement, n’a pas d’exifs, néanmoins c’est toujours idem, n° partants de 100iso.




Les résultats :


BAS ISO.


Le constat est d’une sagesse presque alarmante pour le dématriceur maison, DPP. Face à la même configuration chez C1, c’est à dire avec les anti bruits à zéro, on peut dire clairement que c’est un gouffre, une abysse, un trou noir. Je dis depuis longtemps que pour des raisons de sagesse, les dématriceurs ordinaires ( ACR ne fait pas mieux à anti bruits zéro) gomment toujours un peu, mais là, avec la montée gigantesque en pixels, je pense qu’ils devraient tous revoir leurs politiques. Certes ce n’était pas trop gênant avec des 6mp ou 8mp, néanmoins dorénavant, c’est bien trop castrateur !

Certes C1 ver5 montre un piqué monstrueux, presque trop, à voir des infimes détails, certes on n’en pas toujours besoin de descendre à ce degré de piqué extrême. Certes. Mais entre le deux, il pourrait y avoir des justes milieux. Bien entendu C1 est destiné à une clientèle pro qui n’aura pas peur de voir que même les 100 iso sont un peu bruités, et ils sauront utiliser savamment de remettre ou pas un peu de lissage. Certes, mais entre cela et gommer tout comme le font DPP et confrères, il y a une marge.

Pour parler de ces résultats, commençons par les bas iso. On élimine d’office le dématriceur maison de Canon , et parlons seulement du dématriceur qui sait ôter vraiment les anti bruits. Ces résultats sont flatteurs, à 100 iso, on voit des piqués de grande qualité. Un élément peut retenir l’attention, un poil ou rayure entre les yeux du personnage central (le clown). Ici le 7D et le 1D4 ne lissent rien, le 1D4 souffre de sa définition un peu en dessous mais le rend parfaitement. Le 5D² est aussi très piqué, cent fois plus qu’avec dpp, ne revenons pas dessus, mais son passe bas est légèrement inférieur aux deux autres, ce détail disparaît un peu. Sur d’autres point de convergences, de focus partagés, en bas du personnage en cire de droite, on voit que ces engins sont tous d’un piqué remarquable. Par contre le visage de ce personnage de cire est en dehors du focus du 5D², et conjoint aux deux autres, ici on voit tout de même que le 7D est plus piqué que le 1D4. Ces piqués très puissants sont aussi un témoin du bruit natif, réels, des 100iso. En regardant les grains, on voit bien tout apn produit un bruit naturel.

Pour revenir à une question posée au départ, le 5D² étant en cadrage de très léger retrait, le 7D faisant un peu mieux, le 1D4 faisant un peu ( à peine ) mieux aussi, on sait bien que le 5D² à cadrage aussi serré, se mettra alors à égalité ou un peu supérieur avec le 7D, et dépassera le 1D4. Nous sommes ici dans des fourchettes de trois fois rien, surtout entre le 5D² et le 7D. Ces piqués sont tous extraordinaires. Mais au moins, on peut dire que nous sommes à des années lumière de la question posée sur un autre fil, de dire le 7D en retrait flagrant de piqué. Affaire close.

En montant dans ces iso de qualité, le 7D perd peu à peu du terrain, les deux autres montrant une meilleure tenue. Mais encore à 1600 iso, les différences sont minces. C’est le 5D² qui commence à montre sa stratégie, qui va se montrer plus encore dans les hauts iso. Il laisse un aussi peu de grain que le 1D4, mais conserve plus de piqué. Je rappelle que j’ai cadré plus large avec le 5D², toujours pour savoir qu’il va obtenir « encore un avantage de plus », si nous cadrions à égalité.



HAUTS ISO.

Ici, le 7D va reculer et peu à peu perdre un demi iso face à ses confrères ( et perdra un iso entier en extrêmes iso ).

De 3200 à 12800, soit qu’on observe en piqué conservé ( accentuation laissée à 3200 et abandonnée après ), le 5D², pourtant en calage cadrage plus large, a plus de détails ( !). C’est indéniable et se voit de plus en plus en montant en iso, le 1D4 gomme.

Nous avons un cas de figure complètement révélateur, souvenons nous du visage du personnage en cire à droite. Son visage est hors focus pour le 5D² en 100iso. Le 1D4 lui est plein dans le focus. Drame des gommage, le 1D va tellement en faire, qu’il va flouter ce fameux visage en haut iso, et le 5D² lui le laisser presque à son niveau d’origine. Le gommage a inversé les choses. Ainsi on n’ose pas penser aux résultat si le 5D² avait eu ce visage mieux cadré, et dans son focus.

La seule chose favorable pour le 1D4 est qu’il égale le grain du 5D², mais cette pseudo égalité est un leurre total. Pour obtenir ce résultat, il a aussi mangé la définition.

C’est naturel dirions nous, les haut iso font descendre les définitions, de passer à avoir des objets hors focus, à que la définition soit tellement basse partout qu’on a l’impression que la pdc a augmentée ! Néanmoins, l’arbre cache la forêt, le 1D4 est un destructeur de détail. En haut iso, le 5D² lui sera toujours nettement supérieur, quand bien même le grain fera illusion, les détails eux ramèneront la réalité à ce qu’elle est. Les grands pixels du ff ont eu raison des trafics du 1D4.

Et le 7D dans tout cela ? Eh bien dépassé par le 5D², il se défend encore face au 1D4, car lui aussi tente de ne pas gommer, certes un iso ou un demi iso en deçà, mais vaut mieux un 3200 de 7D à un 6400 de 1D4, l’apn qui a choisi aussi de ne pas gommer peut rendre une copie mordante, et le visage du personnage en cire reste bien piqué ! Paradoxe des anti bruits natifs, ce qui fera gagner un test de calculs brut … fera perdre le tireur lors de son travail !



EXTREME ISO.

Le 5D² garde son grain, le 1D4 continue de gommer. Le 25600 iso des deux machines est certes avec des BL bien étranges sur les 5D², mais le piqué est supérieur. Le post traitement sera facile, le 5D² pourra garder ce qu’il veut.

Les 50000 et 10000 ? Je ne les commente pas. C’est du gadget. Autant se prendre un f2 ou un f1.4 de qualité, là où personne n’a besoin de ces pâtés immondes. J’ai sous exposé le 5D², pour imaginer des résultats en extrêmes iso, c’est identique, avec du travail, je fais aussi bien (sic) que le 1D4.

Une note encourageante, DPP qui était si mauvais en bas iso, fait du travail honnête en hauts et extrêmes iso. Et encore les exemples fournis ne sont pas dans ces téléchargements, sinon c’était plus 1 mais 5 giga qu’il fallait vous proposer.





CONCLUSIONS :


1/
Le 1D4 est un bel objet et un peu décevant aussi. Un peu mieux que son ancêtre, mais pas beaucoup plus. Je ne vois pas pourquoi Canon a voulu mettre autant de pixel pour la presse. Les doubles pages des magazines se moquent éperdument des 16mp. C’est Nikon qui a raison. Son ‘petit’ 12mp bien propre, descend un iso en dessous, comme le 5D² peut aussi se permettre de ne pas gommer. Ensuite pas de secret, le Nikon gomme aussi en extrêmes iso. Mais personne ne s’en sert.

Certes les 12mp peu bruités ne vont pas noyer le bruit en grand tirages, mais ce n’est pas ce que l’on leur demande. Il y a le D3x pour cela. Alors qu’a voulu faire Canon ?

L’intérêt du 1D4 est qu’il peut être la machine « unique » d’un photographe expert, sans avoir à prendre du 7D pour l’allonge, et du 5D² ( 1Ds3) pour le bruit et la définition. Et puis pour les reporters, les gentils mensonges des extrêmes iso ne sont pas graves, ils savent que … tout le monde s’en moque. Pour les reporters, ils garderont à l’idée que le 1D est toujours un bon engin, très solide, donc pour eux pas de déception, et le recadrage est un possible, à condition de faire du Raw et de prendre … un dématriceur indépendant qui sait tirer le piqué (gag). Car j’ai oublié de dire … Les jpg boitiers du 1D4 en haut iso, sont aussi flous que ceux faits avec DPP ! Adieu les rafales de cent photos sans raw, pour les animaliers ! Le jpg boîtier du 7D à 3200 est potentiellement plus piqué.

Un peu décevant mais toujours un bel engin de reporter, il faut être juste. Décevant car les Canonistes s’attendaient à avoir un boîtier qui descend aussi bas dans les hauts iso raisonnables, et bien piqué encore (sic). Bel engin car 90% des photos d’agence se font entre 100 et 1600 iso. Donc rien ne change, l’Af est toujours aussi bon ( et cette fois sans séries défectueuses ) et descend un peu plus bas en basse lumière.


2/
Le 7D est lui un formidable engin d’animalier, il perd un iso mais son allonge est précieuse. Son piqué est des meilleurs existants sur le marché, avec bonnes optiques, et en oubliant DPP. Son af est maintenant pro, comme sa protection tous temps.


3/
Le 5D² (1Ds3) reste un excellent ff, avec une très belle et grande définition, et pour ceux qui aiment les bas iso, il est légèrement supérieur au 1Ds3. Il a un passe bas un poil inférieur au 7D, mais ses 8% de plus permettent de se rattraper, son piqué et sa propreté en font un apn passe partout pour le photographe non sportif. Son af est à revoir néanmoins et sa protection tous temps. Je vais le comparer prochainement au D3x.


4/
Le mode PRHL des Canons n'est pas une blague, vous verrez dans le test qu'il vaut mieux parfois, mm en haut iso - c'est un comble - passer dans ce mode.




Bonnes photos à tous
Amitiés Olivier


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